Entretenir les autoroutes et routes nationales en hiver

Chiffres clés

1300

Un linéaire total de 1300 km de chaussées à saler. Soit une surface équivalente à 2500 terrains de football

650

650 agents mobilisables 24h/24

74

74 engins de service hivernal (saleuses-déneigeuses)

16300

16 300 tonnes de sel en stock en début de période hivernale

Les autoroutes et routes nationales en Île-de-France

Le réseau routier national non concédé (RRN) Île-de-France est géré par la Direction des routes Île-de-France (DiRIF) de la DRIEAT. Il représente un linéaire de 1300 km de chaussées à traiter en période hivernale (incluant tous les sens de circulation et les bretelles d’entrée/sortie), soit une surface de 18,5 millions de m² à saler équivalente à 2500 terrains de football.

Les moyens mis en œuvre par la DiRIF en période hivernale

Du 13/11/2023 soir au 11/03/2024 matin, la DiRIF met en place une organisation et des moyens adaptés au traitement des phénomènes hivernaux (neige, verglas) : la « viabilité hivernale » (VH).

  • 74 engins de service hivernal (saleuses-déneigeuses), pour saler les routes et racler la neige.
  • 16 300 tonnes de sel en stock en début de période hivernale (durant l’hiver 2019-2020, 4 410 tonnes ont effectivement été utilisées).
  • 650 agents mobilisables 24h/24 pour la surveillance du réseau, les interventions et leur organisation. Pour les interventions sur les routes, jusqu’à 160 agents sont mobilisés simultanément par plage de 12 heures. Dans les faits, les équipes de la DiRIF effectuent 1600 interventions sur les routes par hiver en moyenne.

Pour traiter une fois l’ensemble du réseau routier national, les moyens suivants sont mis en œuvre :

- 60 circuits de traitement ;
- 500 tonnes de sel répandues.

Ces moyens opérationnels d’intervention sont répartis dans les 17 centres d’entretien et d’intervention positionnés le long de l’ensemble du réseau routier et autoroutier national d’Île-de-France et dans l’ensemble de la structure DiRIF.

Dans chaque centre, le responsable d’intervention a la responsabilité localement de déclencher la mise en œuvre des moyens de salage et de déneigement adaptés à la situation, d’après les prévisions météo à sa disposition et l’observation de l’état des routes sur le terrain.

En complément, plusieurs niveaux de coordination sont prévus à l’échelle locale et régionale, et sont activés de façon étagée en fonction de la dégradation des conditions météorologiques, et en lien avec les autorités préfectorales. Ainsi le niveau de coordination régionale comprend l’activation à la DiRIF d’un poste de contrôle zonal de circulation basé à Créteil-L’Echat.

Chargement du sel et préparation des engins de déneigement au centre d’entretien et d’intervention de la DiRIF à Orsay.


Neige, verglas : les différents types de phénomènes hivernaux

Pour être efficace, l’organisation des interventions de traitement des phénomènes hivernaux nécessite une connaissance précise des événements météorologiques. On distingue deux grands types de phénomènes hivernaux : le verglas et la neige.

La formation de neige dans l’atmosphère et la formation de verglas sur la route dépendent de nombreux paramètres dont la fluctuation même infime peut modifier l’état de neige / verglas / pluie. Ainsi la neige et le verglas restent des phénomènes difficiles à prévoir tant en intensité qu’en durée.

Le verglas

  • Congélation de l’eau préexistante : la chaussée est humide suite à une pluie ou à une condensation liquide antérieure (neige fondue). Le liquide gèle lorsque la température de l’air devient négative.
  • Pluie sur sol gelé : la pluie gèle au contact de la chaussée dont la température est inférieure à -2°C.
  • Pluie en surfusion : l’eau surfondue a une température négative mais reste liquide. En arrivant sur le sol, elle se transforme en couche de verglas quelle que soit la température de surface de la route. Ce phénomène est donc très difficile à prévoir.

La neige

  • Neige sèche : la neige sèche se forme par temps très froid (température inférieure à 5°C). Légère et poudreuse, elle contient peu d’eau liquide.
  • Neige humide : la neige humide ou collante contient davantage d’eau liquide, elle est lourde et pâteuse.
  • Neige mouillée : la neige mouillée contient beaucoup d’eau liquide. Très lourde, elle est facilement évacuée par le trafic routier, mais peut aussi fondre et regeler sous forme de plaques de glace.

Les techniques de traitement des routes en période hivernale

On distingue deux grands types de traitements des routes : préventif avant l’apparition du phénomène, et curatif pendant le phénomène. Chaque type de traitement doit être adapté à la situation précise de la route à traiter.

Avant l’apparition du phénomène : traitement préventif

Il s’agit de traiter l’épisode avant son apparition, pour empêcher ou retarder la formation de verglas sur la chaussée, ou pour empêcher que la neige ne tienne sur la chaussée. La technique utilisée est l’épandage de sel sur les chaussées, en utilisant le bon dosage de sel (voir plus bas).

À noter : le sel ne déneige pas ! Au-delà d’une couche de neige peu épaisse, la seule technique efficace est d’évacuer la neige une fois qu’elle est tombée.

Ainsi, quand les prévisions météo annoncent des phénomènes hivernaux, les équipes de la DiRIF interviennent pour saler les autoroutes et routes nationales sur lesquelles ces phénomènes sont prévus, juste avant leur apparition, et si possible avant l’heure de pointe de circulation.

L’action du sel n’est ni immédiate, ni définitive. L’usager doit donc rester très vigilant lors d’un épisode hivernal, même après traitement de la route par les équipes de la DiRIF.

Pendant le phénomène : traitement curatif

Lorsque l’épisode neigeux est en cours ou en cas de verglas épais en formation, on recourt à des techniques curatives :

  • Pour la neige : une fois la neige tombée, elle est raclée et évacuée avec des lames de déneigement installées sur les camions. Le plus souvent un salage complémentaire permet de traiter la neige résiduelle.
    Le déneigement ne peut être réalisé qu’une fois la neige tombée : il faut attendre que la neige soit tombée pour déneiger !

Et il faut que les itinéraires soit dégagés pour que les engins de déneigement puissent circuler et évacuer la neige à une vitesse comprise entre 30 et 50 km/h.

  • Pour le verglas  : un mélange de sel et de saumure (bouillie de sel, voir ci-dessous) permet de traiter le verglas en fine couche. Le passage est répété si l’épaisseur de glace initiale est supérieure, mais saler ne sert plus à rien quand la couche de verglas est trop épaisse ou quand la température est trop basse .

Le sel dans le traitement des routes

Le sel est l’ingrédient de base dans le traitement des chaussées, car le sel abaisse le point de congélation de l’eau. Ainsi l’eau salée se congèle à une température plus basse que l’eau pure (pluie), ce qui permet d’éviter la formation de verglas.

Pour le traitement des routes, le sel s’utilise sous différentes formes :

  • Pour les chaussées sèches ou légèrement humides, on utilise un mélange de sel en grains + saumure (« bouillie de sel »). La saumure est un mélange d’eau et de sel utilisé pour mouiller le sel lors d’un traitement afin d’éviter qu’il se disperse sur la chaussée et afin de produire la réaction chimique qui permet d’abaisser le point de congélation.
  • Pour les chaussées mouillées, on utilise du sel en grains seul, car la route présente déjà l’humidité nécessaire au sel pour produire la réaction chimique qui permet d’abaisser le point de congélation.

Le dosage en sel et en saumure est adapté à la situation de chaque route traitée.

Le sel n’est pas la solution unique adaptée à toutes les situations : en particulier le sel ne déneige pas. Il est donc inutile de saler sur de la neige déjà tombée, la seule technique efficace est d’évacuer la neige une fois qu’elle est tombée.




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